FINALE COUPE DE FRANCE 1972

4 ans après son accession en 1ère Division (et 7 ans seulement après avoir "intégré" le monde du football professionnel), le Sporting "Etoile" Club de Bastia joua sa première finale de Coupe de France !!!!
Et quoi rêver de mieux, à l'époque, pour sa première finale ? Ce match se joua contre le champion de France en titre (l'Olympique de Marseille), ce qui assura de facto une participation en Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe (l'O.M devant jouer la Coupe d'Europe des clubs champions), et en plus, cerise sur le gâteau, cette finale fut le match inaugural du tout nouveau Parc des Princes !!! En sachant que nos Bastiais avaient battu deux fois l'O.M en championnat (à Furiani et au stade Vélodrome à Marseille !), la défaite n'en fut que plus amère. C'était donc fini, Bastia ne ramènerait pas la Coupe en Corse. Et "Tintin" Pasqualini expliquera avec humour: "C'est le 13 qui nous a porté malheur, car normalement 13 + 62, ça fait 75 et le 75, c'est Paris, c'est la Coupe. Et qu'est ce qu'on met dans la Coupe ? Le 20 !" Pour ceux que le langage des chiffres minéralogiques rebute, il est utile de rappeler que le 20 était le signe minéralogique de la Corse, le 13 celui de Marseille, le 62, celui du Pas de Calais.
Heureusement, ce ne fut que partie remise ; le sporting gagnera la Coupe de France en 1981 contre un autre champion de France en titre : l'AS Saint-Etienne. Petite consolation tout de même : en Supercoupe de France 1972 (Challenge des Champions), le SECB prendra sa revanche sur Marseille en l'emportant 5 à 2 à Toulon. C'est sur cette finale perdue que notre dévoué président Victor Lorenzi, mettra un terme à son mandat de 39 années en, excusez du peu, passant une écharpe bleue autour du cou du Président de la République, Georges Pompidou !!!
Pour être tout à fait complet (et, sans vouloir blesser qui que se soit), on ne peut occulter ce qui fut un véritable calvaire pour notre équipe lors de sa demi-finale retour dans le Pas de Calais. Le match aller gagné par le sporting 3 à 0 (match pourtant joué sans incidents notables) fit carrément "disjoncter" les Lensois (lors de leur retour au pays de l'or noir), qui, comme trop souvent à l'époque de la part des équipes continentales, invoquèrent pour justifier leur défaite, un climat de haine et de menaces lors du match à Furiani. La presse, évidemment, ne put s'empêcher de jeter de l'huile sur le feu. Le match (et l'avant match) à Lens fut un torrent de bêtise humaine : jets de pierres et menace d'incendie sur l'hôtel des joueurs (qui furent obligés de déménager à Arras !), rodéos en voitures sur le terrain d'entrainement de nos bleus, intimidations de toutes sortes, climat plus qu'hostile dans les tribunes.....de sorte que le score final (2 à 0) fut une délivrance. Longtemps en Corse, il était devenu impensable de rouler avec une plaque en 62 !!! Heureusement, la hache de guerre est entérrée depuis longtemps et l'autre demi-finale (celle de 1981) fut jouée dans des conditions normales. 

Parcours du Sporting en Coupe de France 1971-1972 :

A Toulouse :
1/32° de Finale : Mont de Marsan (CFA) - SEC Bastia : 0-1.

A Sète :
1/16° de Finale : FC Martigues (D2) - SEC Bastia : 1-2.

A Ajaccio (Stade François Coty) :
1/8° de Finale aller : AC Ajaccio (D1) - SEC Bastia : 0-2.

A Furiani :
1/8° de Finale retour : SEC Bastia - AC Ajaccio : 0-0.

A Avignon :
1/4 de Finale aller : Avignon (D2) - SEC Bastia : 0-1.

A Furiani :
1/4 de Finale retour : SEC Bastia - Avignon : 1-0.

A Furiani :
1/2 Finale aller : SEC Bastia - RC Lens (D2) : 3-0 (Dogliani, Félix, Giordani pour Bastia).

A Lens (Stade Félix Bollaert), arbite : Mr Debroas.
1/2 Finale retour : RC Lens - SEC Bastia : 2-0.

A Paris (Nouveau Parc des Princes, match d'inauguration), le 04 Juin 1972, 44070 spectateurs, arbitre : Mr Franciel.
FINALE : O. de Marseille (D1) - SEC Bastia : 2-1 (Couécou 15°, Skoblar 73° pour Marseille, Franceschetti 85° pour Bastia).
Marseille : Carnus - Lopez, Bosquier, J.Zvunka, Kula - Novi, Gress - Magnusson, Bonnel (Hodoul 77°), Skoblar, Couécou. Entr : Zatelli.
Bastia : Pantelic - Mosa, Luccini, Savkovic, Tosi - Dogliani, Calmettes - Kanyan, Félix, Franceschetti, Giordani (Papi 77°). Entr : Cahuzac.